Making Time

Making Time est une chorégraphie de longue durée, pour quatre danseur·euse·s et trois batteur·euse·s. Cette œuvre explore la manière dont le corps dansant s'engage dans l'action de jouer de la batterie, et la manière dont le corps qui joue de la batterie interagit avec la danse. Elle s'interroge sur l'impact de la pratique d'un instrument sur le corps et le cerveau, et sur les résonances, les réactions et les inspirations qu'un instrument peut susciter chez les interprètes. Making Time s'inscrit dans la lignée du Manifeste Cyborg de la théoricienne Donna Haraway. Dans ce texte, Haraway propose l'idée d'un futur « humain hybride », porteur d'un potentiel politique pour réfléchir à de nouvelles incarnations, nouvelles expériences de la personne et façons de vivre l'avenir. Haraway explique comment se percevoir comme hybride, ou plus qu'humain, et profondément interconnecté avec la technologie, les animaux et la nature, peut conduire à un sentiment de coresponsabilité et de cocréation des mondes. Dans Making Time, la batterie devient une extension de l'humain et l'humain une extension de la batterie. Making Time s'intéresse à la batterie en tant que technologie sonore capable d'influencer non seulement les paysages sonores, mais aussi la façon dont un corps vibre et se déplace dans l'espace et le temps.