Chestnut Song (Gut song)

Gut song – le chant des tripes – comme dans « ressentir dans ses tripes », ce deuxième cerveau que sont les intestins. Et le chant, pour sa forme simple et familière qui reprend d’anciens modes de narration, comme l’ode, la fable ou le conte. La pièce se déploie comme une chanson, non seulement sur le plan musical, mais aussi sur le plan chorégraphique et sculptural, changeant de rythme, de texture et de ton, utilisant la répétition pour créer une expérience profondément sensorielle et immersive. Sur scène, un ensemble de sculptures souples et interconnectées évoque un mélange surréaliste d’intestins surdimensionnés, d’organes internes, de membres et de formes végétales. La performance se déroule au ralenti, de manière hypnotique ; les danseurs se meuvent comme s’ils étaient avalés, digérés et renaissaient dans ces structures charnues. Un enchevêtrement viscéral et onirique émerge – les corps disparaissent et réapparaissent, s’entremêlent, se touchent et rampent au milieu des masses souples. La majeure partie de la chorégraphie se joue près du sol, vue à la fois directement et dans un grand miroir suspendu à un angle de 45 degrés au-dessus de la scène, offrant une double perspective étrange. L’espace est enveloppé d’une musique envoûtante, construite sur la base d’une lente pulsation de cor français et de textures vocales superposées.